Xavier de Hauteclocque (1897-1935), "Mort pour la France, en service secret", a été un agent de renseignement, un journaliste-reporter et un écrivain. Il était le cousin germain et l'aîné de quelques années de Philippe de Hauteclocque - le futur Maréchal Leclerc... - lequel le visitait de son vivant, dans son manoir de Saveuse, en Picardie.  Xavier de Hauteclocque s’engagea au cours de la Première Guerre mondiale, après avoir vu, dans les tous premiers temps du conflit, son père, le colonel Wallerand de Hauteclocque, et son frère aîné Bernard, tombés tous deux le même jour, le 22 août 1914, à Ethe, lors d’un des épisodes suivant la bataille des Frontières…  
     Blessé au feu, titulaire de la croix de guerre, Xavier de Hauteclocque devint journaliste, une fois la paix revenue - aux Débats, à Liberté, au Petit Journal, à Gringoire, à Vu, au Crapouillot… Il mena diverses missions d’enquêtes, de reportages, qui furent parfois – sans doute – des couvertures pour des missions plus sensibles, pour les renseignements militaires français (ou « Deuxième Bureau »). Xavier de Hauteclocque publia aussi plusieurs livres aux Éditions de la Nouvelle Revue Critique, de 1930 à 1935 : Grand Nord, Le Turban Vert, A l’Ombre de la Croix Gammée, Le Secret des Hordes (Les réseaux criminels étrangers en France), Les Mangeurs d’Or (Chez les usuriers de Paris), Police Politique Hitlérienne (La Gestapo), Perceurs de Frontières, Pègre et Police Internationale, Aigles de Prusse, La Tragédie Brune… Rajoutons aussi l’étrange roman Les Sept Têtes du Dragon Vert, publié sous le pseudonyme de « Teddy Legrand », œuvre des services de renseignements français.
    Plusieurs de ses articles et de ses livres avaient ainsi trait à l’espionnage international et enfin à l’Allemagne Nazie, dont il dénonçait dès l’époque son danger. Xavier de Hauteclocque entendait justement œuvrer alors, pour que la France s’affirme et se renforce, politiquement et militairement. 
    Malgré les menaces qui pesaient sur lui, il effectuait une ultime mission en Allemagne en mars 1935 ; il devait y rencontrer deux officiers prétendument anti-nazis… Xavier de Hauteclocque  rentrerait souffrant, en France. Admis en clinique, il décédait le 3 avril 1935 ; il avait été victime d’un empoisonnement. 
    Son nom est inscrit sur le monument aux morts de son petit village de Saveuse, dans la Somme, au côté de ceux de son père et de son frère, et de ceux des autres habitants et originaires du lieu, avec pour lui cette mention donc particulière  :
« Mort pour la France, en service secret ». 
   
    Au-delà de ses avertissements "prophétiques" en ce qui concernait le danger du nazisme et d'une nouvelle guerre qui arriverait fatalement entre la France et l'Allemagne - qu'il exprima notamment dans La Tragédie Brune, dans Police Politique Hitlérienne, ou dans Perceurs de Frontières - Xavier de Hauteclocque a délivré un certain nombre d'informations essentielles, touchant donc à l'espionnage international, aux secrets de la Première Guerre mondiale ou au rôle des services allemands dans la révolution bolchevique...
    Xavier de Hauteclocque a aussi enquêté sur le personnage de Basil Zaharoff, et sur certains dessous et secrets de l'Histoire, toujours passés sous silence, mais justement essentiels.  Xavier de Hauteclocque avait encore été - et cela est lié - le seul a dévoiler les dessous des disparitions de différents personnages de premier plan, dans la vie politique et économique européenne, lesquels préparaient notamment une réconciliation franco-allemande, et un premier et vaste projet d'union industrielle et économique continentale (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg...) lequel concurrençait ainsi certains intérêts internationaux... 
    Il est temps enfin qu'on reconnaisse Xavier de Hauteclocque et son message passé, éclairant et clairvoyant, lequel fait aussi en continuité la lumière sur notre présent, voire jusqu'à un certain "nouveau désordre mondial", que nous vivons actuellement...   

Et, encore au-delà, Xavier de Hauteclocque est un héros français.

                                             

    Éditions Energeia.

     

   

 

 

 


    Ci-dessous, nos rééditions des ouvrages de Xavier de Hauteclocque, dont Les Sept têtes du dragon vert, signé "Teddy Legrand", roman d'espionnage et ésotérique, s'inscrivant dans la série La guerre des cerveaux, romans d'espionnage publiés originellement durant l'entre-deux-guerres par Charles Lucieto - un véritable agent historique français - et sortes d'ancê-tres des SAS de Gérard de Villiers.

    Les Sept têtes du dragon vert est lui directement basé sur certaines enquêtes de Xavier de Hauteclocque parues notamment dans Le Crapouillot - notre réédition de ce titre comporte une importante introduction, d'une quarantaine de pages, approuvée par des spécialistes, et nécessaire pour un livre et un auteur sous pseudonyme ("Teddy Legrand"),  auxquels des historiens du renseignement connus comme Roger Faligot ou Rémi Kauffer ont consacrés des passages de certains de leurs livres. Les Sept têtes du dragon vert a aussi largement inspiré Louis Pauwels et Jacques Bergier pour leur célèbre Matin des magiciens, qu'ils citent, ainsi que son auteur, dans tout un développement… 



    Envoi autographe de Xavier de Hauteclocque, sur un exemplaire original de La Guerre en Masque Noir qui nous a servi pour réaliser notre réédition - une réédition intégrale de ce texte majeur paru en 1931, que nous avons augmentée de certains articles de l'auteur, parus ultérieurement.


    Xavier de Hauteclocque consacra notamment un long article dans le numéro spécial du Crapouillot, intitulé Les Maîtres du Monde, à Basil Zaharoff, marchand d'armes et faiseurs de guerres... L'article en question a été repris intégralement et ajouté, avec d'autres à notre réédition de La Guerre en Masque Noir. Vous pouvez consulter déjà cet article à travers le diaporama en bas de page.




 



Ci-dessous, originaux d'époque



    Le visage de Basil Zaharoff apparaît dessiné en couverture des Sept Têtes du Dragon Vert et au premier plan. "Sir" Basil Zaharoff... Né en Asie Mineure, en 1849, a vécu à Constantinople, il voyage en Angleterre après des problèmes judiciaires, puis en Grèce, revient en Angleterre, il est, à partir des années 1875 introduit à la fois dans la Franc-Maçonnerie proche-orientale et dans la nouvelle organisation des services secrets britanniques. En 1877, Zaharoff devient représentant pour les Balkans d'une importante fabrique d'armement anglaise. Son ascension ne devait plus s'arrêter... Milliardaire, dirigeant et présent aux conseils d'administration de nombreuses sociétés, faiseur de guerres, proche du premier ministre grec Vénizelos, de Lloyd George, et de Georges Clemenceau... Retiré à Monaco, où il dirigeait la Société des bains de mer, principale société monégasque administrant le casino de Monte-Carlo, les principaux hôtels etc... Zaharoff mourrait en 1936 à l'âge de 87 ans... 

    Il avait, en France, jusqu'en 1919, gravi successivement tous les échelons dans l'ordre de la Légion d'Honneur... 
    "Sir" Basil Zaharoff...
   "Le fils d'Helles", "le Grec", "l'Ante-Christ".... ainsi présenté dans Les sept têtes du Dragon Vert, en 1933...
    Un des "maîtres du monde", dans le journal Le Crapouillot la même année et sous la plume de Xavier de Hauteclocque (d'autres articles de X. de Hauteclocque traitent du personnage, et ont été ainsi intégrés à la réédition de La Guerre en Masque Noir).


    Réédition Energeia, à l'origine du wahabisme : Le Turban Vert (1930)de Xavier de Hauteclocque, broché, format 14 X 20 cm., 170 pages, 17€  + 3 euros de port.

    Postface:
    "1924-1925 : L’armée du Cheik Ibn el Séoud achève la conquête de la majeure partie du territoire de la péninsule arabique – et notamment des lieux saints de l’Islam. Le nouveau pouvoir, dépositaire d’une doctrine musulmane rigoriste – le wahabisme – s’imposait. Derrière lui… et après avoir successivement animé la grande révolte arabe de la 1ère guerre mondiale, puis les rivalités, et les conflits entre les tribus elles-mêmes… L’Intelligence Service… - bras armé de la Couronne et des intérêts britanniques. 

 

    1930 : Suivant le pèlerinage à la Mecque de musulmans issus de notre Empire Colonial, en compagnie de deux notables arabes agents des services français, le journaliste, écrivain, et lui-même également officier de renseignement du 2ème bureau Xavier de Hauteclocque (1897-1935 « Mort pour la France, en service secret ») enquêtait à cette occasion sur les menées anglaises, lesquelles attisaient par ailleurs les troubles dans les protectorats français sur la Syrie et le Liban, depuis la base du royaume Séoud, et visaient précisément à saper l’influence et les intérêts de la France. Etait ainsi présenté à l’époque, un reportage vivant sur le pèlerinage de la Mecque ; mais aussi et par la même occasion étaient dévoilés les « dessous des cartes » de l’Histoire, dans le but notamment de promouvoir une prise de conscience des enjeux mêlés, pour la France, de sa position auprès des musulmans de son empire colonial et du monde, comme face aux menées, ici au Moyen-Orient, de certains de nos adversaires… Et cela, dans les débuts, alors, de ce « grand jeu », dont les parties se poursuivent, à l’heure actuelle…"


    Ci-dessous, deux clichés de "Master" John Philby, agent de l'Intelligence Service, moins connu que Lawrence "d'Arabie", mais qui surpassa ce dernier, et organisa le soutien d'Ibn Ben Séoud pour l'Angleterre. Photographié ici avec son singe favori (il utilisait une certaine race de singes comme "chiens de garde"), sur le toit de son palais de Djeddah, par Xavier de Hauteclocque. Un de ces clichés est extrait de l'édition originale du Turban Vert ; l'autre est paru dans Le numéro spécial du Crapouillot "Les Anglais", illustrant l'article de Xavier de Hauteclocque sur "l'Intelligence Service et ses mystères", il a été rajouté à la réédition moderne du Turban Vert. 


    Extrait de La Guerre en Masque Noir (1931), de Xavier de Hauteclocque, et de pièces essentielles, relatives à la formation au départ de l'armée rouge, ainsi que de la Tchéka..:

 

    "Les chefs bolchevistes portés au pouvoir par la Révolution d’octobre étaient des hommes à poigne, des gouvernants-nés, des génies constructeurs ou destructeurs, selon le point de vue auquel on se place. L’éloquence âpre et dynamique de Lénine pouvait à elle seule galvaniser les masses ouvrières, désorganiser la jeune armée républicaine de Savinkoff, de Lebedeff et de Kerensky.
Et cependant, dès les premiers jours de son triomphe, le nouveau pouvoir soviétique se voyait menacé de mort. Trotsky, ce Carnot rouge, avait beau faire surgir du sol des bataillons, Ouritsky, ce Fouché, plus sanguinaire et moins corrompu, organisait en vain la redoutable Tchéka. Ils manquaient de techniciens.
    Le Nachrichtendienst leur fournit les professionnels d’état-major, de police et d’espionnage qui leur manquaient.
  Révolution d’octobre. Budienny, Tougatchevsky et Voroschilof sont encore des inconnus. Un ex-colonel tsariste, Mouravieff,  commande  les  forces  rouges  de  la  subdivision  de  Petrograd.  L’état-major  de  ce  premier  des grands  « Kommandarms » bolchevistes sera composé d’officiers allemands. Voici leurs noms et le document officiel qui les accrédita :

   

Kaiserlicher Grosser General Stab (grand état-major imperial allemand), Division centrale

                       n°813.

                       19 novembre 1917.

                       

                      Au Conseil des Commissaires du peuple.

           Vous êtes informé par la présente que les personnes suivantes ont été mises à la disposition du gouvernement russe en qualité de conseillers militaires : Commandants Erich, Bode, Sass, Zimmermann, Anders ; lieutenants Haase, Klein et Breitz.

    Ces officiers choisiront dans la liste des prisonniers (allemands en Russie) un cadre d’officiers qui seront également mis à la disposition du gouvernement russe.

    Signé : Le Chef de la division russe 
    du grand état-major allemand

    O. Rausch.
    Adjoint, U. Wolff.

 

 

    L’Okhrana, la police secrète tsariste, est anéantie. Il faut, au nouveau pouvoir, des chefs de service expérimentés pour diriger le Service de Renseignements qu’il est bien forcé après tout, de reconstituer. Voici les noms des chefs de service :

   

                    Grand état-major allemand
                    Division centrale, Section M.

                    25 octobre 1917.

   

                    Au Conseil des Commissaires du peuple,
           Conformément à notre convention … la section russe de notre état-major général opérant en Finlande, envoie des officiers à Petrograd pour être mis à la disposition du service d’information de l’état-major (soviétique).
      A la tête du service de Petrograd se trouveront les officiers suivants qui savent parfaitement le russe et connaissent les us et coutumes du pays : le commandant Lüberts, dont la signature chiffrée est Agasfer ; le commandant von Boehlke, alias Schott ; le commandant Bayermeister, alias Ber, et le lieutenant Hartwig, alias Heinrich.
    Le service d’espionnage … surveillera les ambassades étrangères et les missions militaires (française, roumaine, etc.) de même le mouvement contre-révolutionnaire. Il se chargera également de l’espionnage et du contre-espionnage sur les « fronts internes » (les armées roumaines, polonaises, tchèques et russes-blanches). A cet effet, des agents doivent être envoyés dans les centres d’espionnage.
   

    Signé : Le Chef de la division russe 
    de l’état-major général allemand.

    O. Rausch.
    Adjoint, U. Wolff."

 

    La Guerre en Masque Noir, de Xavier de Hauteclocque, réédition augmentée de l'édition de 1931 - services secrets, dessous de la guerre de 1914-1918, de la guerre du Rif, collaboration entre services allemands et bolcheviks, Basil Zaharoff, faiseur de guerres, l'étrange agent Trebitsch-Lincoln, de l'Angleterre au putsch de Kapp, des milieux nationaux-socialistes allemands au meurtre de Matteoti en Italie...
    Livre neuf, broché, 14X20, 250 pages, Édition augmentée d'articles de X. de Hauteclocque sur Zaharoff notamment, et de photographies, préface et notes, 23 euros + 3 euros de port.


    A la Une de Gringoire, 5 avril 1935, la mort de Xavier de Hauteclocque. Cliquer sur l'image pour un agrandissement. Un court texte biographique, et, à côté, l'éditorial d'Henri Béraud, titré... "Poison d'Avril"...

 

    L'article sur Xavier de Hauteclocque ne précisait pas les causes de sa mort. Mais curieusement, à côté, Henri Béraud donnait donc ce titre à un texte à charge contre le délabrement de la société française, la corruption politique, les influences extérieures et "le poison des sociétés secrètes".  Xavier de Hauteclocque écrivait fréquemment pour Gringoire. Cet hebdomadaire avait été fondé par Horace de Carbuccia, patron de presse, éditeur puis député, par Joseph Kessel et par Georges Suarez.

    


    Dernier livre publié par Xavier de Hauteclocque avant son assassinat par les services de contre-espionnage nazis, en 1935. Oeuvre de propagande, d'enquête et d'avertissement, première oeuvre sur la Gestapo et certains dessous du nazisme (Nuit des Longs Couteaux, L'Uschla - le service de police particulier et supérieur discret du nazisme etc.). Tout était dit, annoncé, ou presque, par Xavier de Hauteclocque, dès 1935...

    Extrait de la postface :
    « Lorsqu’on a beaucoup vécu en Allemagne et risqué certains désagréments pour déchiffrer l’énigme que pose ce grand peuple tourmenté, on se sent confus et honteux devant les brillants reporters, venus en sleeping des quatre coins du monde, et qui vous résolvent le problème en quelques articles définitifs rédigés devant un cocktail, dans un bar international où ne fréquentent que des métèques. En ce qui me concerne humblement, je ne crois pas possible de juger l’expérience nationale-socialiste dans le vaste décor qu’elle exige : c’est-à-dire au point de vue historique et mondial. Si je l’examine de la seule façon qui me soit permise, du haut de mon clocher de village, comme un terrien de la vieille France, voici ce que je constate : La vague va frapper, en coup de foudre, une digue qui est notre frontière. Que Hitler le veuille ou non, sa dictature se traduira par la revanche ou par l’effondrement de la Germanie. Les Français ont-ils changé ? N’ont-ils rien appris, ont-ils tout oublié de la grande tornade ? Pourra-t-on les surprendre comme en 1914 ? A nous soldats d’hier et de demain, il appartiendra de répondre, peut-être plus tôt que nous ne croyons. » Xavier de Hauteclocque (1934).

 

    Enquête menée l’été 1934, en Allemagne, sur les dessous de l’établissement de la dictature nazie, et à la suite de l’épisode de la     « Nuit des longs-couteaux », son auteur était aussi parmi les tous premiers à avertir la France et le monde de la menace hitlérienne. Xavier de Hauteclocque (1897-1935) fut un journaliste, écrivain, et agent de renseignement français. Peu après ce livre il effectuait, malgré les menaces qui pesaient sur lui, une nouvelle et ultime mission en Allemagne: il devait rentrer souffrant en France et mourir, empoisonné par les services de contre-espionnage nazis. Cousin germain de Philippe de Hauteclocque - le Maréchal Leclerc - Xavier de Hauteclocque est lui « Mort pour la France, en service secret ».
Police Politique Hitlérienne, 212 pages, réédition Energeia 2014, 21 euros.


"On entend loin haute cloque" - Devise de la famille.

 

"Se dominer toujours, partout, en tout.

Chercher toujours la voie la plus dure, le danger, la misère et la peine retrempe les âmes.
Me placer toujours devant le "fait accompli", devant l'irréparable,

de façon que je ne puisse pas reculer que j'agisse ou que je subisse.
Aimer le contact du peuple, c'est là qu'on trouve les plus beaux exemples." (Notes personnelles)


    Quelques citations :

    "(...) Tant d'idiots se donnent pour intelligents qu'on peut soupçonner un génie des plus rares dans l'homme qui joue les imbéciles" (Le Turban Vert)

    "(...) Moins peur de mourir en beauté que de vivre en pantoufles". (Perceurs de Frontières)


   Postface : " 1932 - Le journaliste, écrivain et agent de renseignement français Xavier de Hauteclocque (1897-1935, "Mort pour la France, en service secret") effectuait une mission-reportage aux confins du grand Nord et du territoire finlandais, auprès de membres d'une organisation dirigée par les services britanniques, opérant une action d'infiltration en U.R.S.S.

    Reportage dans les milieux de l'espionnage des années trente, de l'Arabie à Dantzig, des pays Baltes aux étendues de ce grand Nord et de la Laponie, ce récit que publiait à son retour Xavier de Hauteclocque était aussi un des premiers textes à révéler les actions secrètes entreprises dans la lutte contre le totalitarisme rouge et certaines manoeuvres des services britanniques ou soviétiques, et l'un des tous premiers textes à dénoncer également la barbarie du système concentrationnaire communiste.

    Entre agents secrets et aventuriers, entre enjeux politiques, populations autochtones et paysages de ce grand Nord, ce livre est un témoignage particulièrement vivant, poignant, et éclairant sur cette période de l'histoire, et qui démontre encore, outre le propre parcours ou la qualité du style de son auteur, son analyse et sa prescience tout à fait remarquables.

    "Les snobs qui font du bolchevisme de boudoir ricaneront. Plan quinquennal, géants de l'industrie, kolkhoz, sovkhoz, ils ont de ces balivernes plein la bouche. Ils se moquent bien des lamentations d'un paysan ! Recueillies sur place, toutes humides de douleur naïve, de telles plaintes vous frappent en plein coeur comme des flèches. On comprend que chaque homme a le devoir de lutter, si peu que ce soit, contre cette tyrannie hypocrite et bestiale." (...)

    "Que Dantzig, le grand port des bouches de la Vistule, soit le point névralgique de l'Europe, inutile de le démontrer. Les techniciens de la politique et de la stratégie assignent cette base de départ à l'inévitable agression allemande contre la Pologne, qui se doublera, sans doute, d'une irruption en masse des troupes rouges."

    Xavier de Hauteclocque, Perceurs de Frontières, 1933, réédition Energeia 2014, 183 pages, 19 euros.